L’activité physique: un remède efficace contre la dépression
Plus de 50% des antidépresseurs sont prescris pour autre chose qu’une dépression selon les chercheurs de l’université McGill. Des raisons fréquemment évoquées sont l’insomnie, le manque de sommeil, les troubles anxieux, de panique ou douleur, et les douleurs chroniques. Les Québécois sont des consommateurs excessifs d’antidépresseurs avec plus de 420 millions de dollars en prescriptions en 2010. «Les gens veulent une pilule du mal de l’âme qui agit tout de suite», observe le sociologue Richard Lefrançois, professeur associé à l’Université de Sherbrooke. Le Canada est au troisième rang de l’OCDE en terme de consommation d’antidépresseurs. Une personne sur sept consomme des antidépresseurs. Le Québec est la province où l’on prescrit le plus d’antidépresseurs chez les jeunes, une augmentation de 196% entre 2005 et 2008. La dépression coûte 50 milliards chaque année au Canada et 33 milliards aux entreprises.
Pour avoir côtoyé de nombreuses personnes consommant des antidépresseurs et/ou en dépression, je peux aussi vous dire que cela affecte non seulement la personne concernée, mais aussi toute sa famille et son entourage. Nous ne calculons pas toujours les effets collatéraux de cet état d’être ou maladie. On parle de plus en plus de surmédication de mal-être. Que peut-on faire contre ce fléau qui se propage dans notre société? Quelles sont les raisons, les causes, les conséquences et les solutions? Si cela était si simple, nous aurions une pilule pour contrer cela…
Déjà plusieurs études ont été publiées pour indiquer les bienfaits de l’activités physiques contre les effets de la dépression, des troubles anxieux, de la panique, du manque de sommeil, de l’insomnie et de la douleur. Souvent, ces conditions diminuent considérablement le goût de bouger même si cela est un remède à long terme contre le mal-être et la douleur. Le plaisir et la sécrétion de dopamine et d’endorphine sont au coeur de la solution. Si nous ne ressentons pas de plaisir dans ce qu’on fait au travail, dans notre vie en général ou dans le sport, le chemin des neurotransmetteurs et les synapses ne seront pas assez stimulés pour faciliter ce chemin dans le cerveau. De ce fait, les occasions d’avoir du plaisir sont diminués. C’est un peu comme la gratitude, plus on pratique la gratitude à chaque jour, plus il est facile de reconnaître les bonnes choses qui nous entourent et conséquemment d’éprouver du plaisir et d’obtenir les bienfaits de la dopamine et de l’endorphine. En gros, il est possible que des gens aient réellement besoin de consommer des antidépresseurs. Cependant, nous ne pouvons négliger l’intégration de l’activité physique dans le processus de guérison puisque celle-ci permettra de diminuer ou supprimer la consommation d’antidépresseurs. Faire des activités cardiovasculaires constitue un traitement de première ligne dans les douleurs ou douleur chronique afin de vasculariser la blessure, apporter les agents réparateurs et éliminer les déchets. La production d’endorphine réduit la sensation de douleur ce qui facilite la réadaptation.
Dans une voie similaire, nous vivons dans une société individualiste dans laquelle les gens sont de plus en plus isolés. Nous le voyons avec l’augmentation des résidences pour personnes âgées et le délaissement des enfants sur les écrans. L’entraide, se tourner vers les autres, bouger avec eux est véritablement la solution aux symptômes de dépression. Essayez-le, cela ne coûte rien d’aller aider vos proches et de pratiquer une activité physique en leur compagnie. C’est certain que cela demande plus d’efforts que de prendre une pilule, mais à court et long terme, ce développement d’habitudes de vie permettra de diminuer socialement le coût de santé relié aux antidépresseurs et ces conséquences sur l’ensemble de la population. Si vous manquez de soleil vous le retrouverez dans les yeux de ceux que vous aidez.
Article écrit par Félix Guèvremont