Sciences : L’influence des médias sur les normes comportementales en santé
L’influence des médias sur les normes comportementales en santé
Un modèle de mécanismes sous-jacents[1]
Les interventions des médias au sujet de la santé sont bien nombreuses et en augmentation. Pour certains, les fondements conceptuels d’une bonne santé semblent être basés sur un modèle de cause à effet bien simple : les modèles d’influence proposés auraient un effet direct sur les comportements sociosanitaires des individus. La complexité des processus médiatiques influençant les normes et les comportements en santé est pourtant bien plus poussée.
Lise Renaud[2], PhD, Caroline Bouchard[3], MSc, Monique Caron-Bouchard[4], PhD, Laurette Dubé[5], PhD, Danielle Maisonneuve[6], PhD et Lyne Mongeau[7], PhD se sont penchées sur la question.
Selon diverses sphères de recherches socio-environnementales, les communications au sujet de modèles de santé et de bien être délivrées dans les médias de masse[8] détiennent un important pouvoir d’influence sociale. Toutefois, que peu d’attention n’a été accordée jusqu’à présent aux rôles des médias dans la structuration des environnements sociaux et physiques supportant la santé et le bien être. De récentes analyses supportent d’ailleurs que les interventions médiatiques faisant la promotion de la santé ne seraient que peu et rarement développées ou évaluées à partir de théories scientifiques et d’approches empiriques.
D’abord, voyons comment l’information est transmise. Dans la figure suivante, voyez que l’information relevant de normes de santé est transmise par ses émetteurs initiaux (Initial Emitter), laquelle sera envoyée aux réémetteurs (Relay Transmistter) afin de créer un produit médiatique, lequel, au final, sera transmis au public cible dudit média en question.
Tout compte fait, les médias, en mesure, d’instaurer diverses normes peuvent emprunter (volontairement ou involontairement) divers chemins afin de transmettre l’information. Les chercheures en ont relevé six. Plus précisément trois se retrouvant dans une « boucle positive » et trois dans une « boucle négative ». Prenons l’exemple d’une alimentation moins riche en gras.
Boucle positive
- La communication directe d’informations sur les attentes sociales et les comportements. Par exemple, un apprentissage personnel concernant les bons et les mauvais gras.
- L’effet indirect à travers l’influence sociale. Par exemple, des collègues de travail qui discutent des bons et des mauvais gras suite à des lectures ou des visionnements médiatiques.
- L’effet indirect sur l’agenda. Par exemple, un individu bien informé sait que s’il mange beaucoup au restaurant, sa consommation en gras se verra augmentée.
Boucle négative
- La communication directe d’une désapprobation sociale quant à certains comportements risqués. Par exemple, les médias peuvent transmettre des images à caractères négatifs de personnes obèses, ce qui conduira éventuellement vers une désapprobation sociale de leurs habitudes alimentaires.
- La communication d’une désapprobation sociale par le biais d’interactions sociales influencées par les médias. Par exemple, un groupe de collègues de travail critiquent le contenu alimentaire riche en gras dans la cafétéria de leur bureau.
- L’effet indirect d’une influence sur l’agenda et les actions d’institutions sociales. Par exemple, multiples nouvelles et recherches au sujet de l’obésité infantile en augmentation pourront motiver certaines institutions scolaires à modifier leur menu et même plusieurs lobbyistes à intenter des actions à cet égard.
Au final, le rôle des spécialistes (émetteurs initiaux) et des médias (réémetteurs) s’avère le point d’ancrage d’une société bien informée au sujet de la santé et du bien être.
Bien entendu, il est sous-entendu que diverses sources d’informations s’avèrent plus crédibles.
En espérant que cet article a su vous éclairer sur l’influence de masse des médias dans le domaine de la santé et du bien être.
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[1] CANADIAN JOURNAL OF PUBLIC HEALTH. REVUE CANADIENNE DE SANTÉ PUBLIQUE 97(2):149-52
[2] Groupe de recherche médias et santé, Direction de la santé publique Montréal Centre, Université de Montréal et Université du Québec à Montréal.
[3] Groupe de recherche médias et santé et Direction de la santé publique Montréal Centre.
[4] Groupe de recherche médias et santé et Collège Jean-de-Brébeuf.
[5] Groupe de recherche médias et santé et McGill University.
[6] Groupe de recherche médias et santé et Université du Québec à Montréal.
[7] Groupe de recherche médias et santé et Institut national de santé publique du Québec.
[8] Ces systèmes de communication comprennent le divertissement de masse, l’information et les systèmes d’éducation.