Équilibre, quel équilibre?
Équilibre, définition; Rapport d’harmonie entre les tendances psychiques, les rythmes ou les domaines d’activité de quelqu’un.
Faire l’épicerie en cuissards et en « gougounes » avec des bandelettes de compression aux mollets et une visière sur le front peut s’avérer gênant pour nos enfants ou déplacés pour les grands-parents, mais en général, c’est plutôt comique pour l’entourage qui s’habitue très vite à ces manières. Pour ceux qui s’y connaissent, on vient de repérer un ou une triathlète.
La bête met de la couleur et ne dérange à peu près personne…pour l’instant. Mais là où la différence commence à heurter, c’est souvent juste à côté, à moins d’un mètre; dans le panier d’épicerie! Celui-ci révèle des univers, des styles de vie, qui, trop souvent, séparent les gens plus qu’ils ne les rassemblent : c’est le début des malentendus.
Confrontation récurrente
S’il y a encore des gens qui ont l’impression qu’un psychologue de formation peut lire dans leurs pensées lorsqu’ils ont une conversation normale avec lui dans la vie de tous les jours, ils s’en trouvent encore plusieurs qui se sentent jugés sur le plan alimentaire lorsqu’ils partagent un repas avec des sportifs. On se sent gêné par la taille des portions, sur le choix des aliments et l’équilibre globale que l’on trouve dans l’assiette. C’est confrontant, des sportifs…
Pendant le repas partagé, d’autres sujets entre sportifs et sédentaires, soulèvent des malaises : pistes cyclables, vélos dans les rues, budgets accordés au sport, température, organisation de la vie, des vacances, de l’idée de ce qu’est des vacances…Bref, tout y passe et beaucoup d’incompréhension du côté des deux parties.
L’alimentation et le volume d’entrainement.
Mais si l’alimentation demeure un sujet très épineux, le pire demeure celui de la charge d’entraînement! « Vous en faites trop, beaucoup trop », entendons-nous d’un côté, « vous en faites peu, trop peu » pensons-nous de l’autre. Il faut dire qu’il y a un courant pour les défis de taille (marathon, ultra-marathon, Ironman, ultra-Ironman, etc.) et que depuis qu’on parle beaucoup de ces méga-événements, beaucoup de spécialistes comme de gérants d’estrade, de médecins de différentes spécialités y vont de leur grain de sel sur nos ondes. Il y a de quoi être mêlé. De plus, le sédentaire comme le sportif n’aime pas être confronté : trop de sofa ou trop de course, ça demeure trop. Mais qu’est-ce qui est trop et selon qui? Trouver l’équilibre en tout, n’est pas simple…
Dites-moi que je roule trop et je vous trouverai dix articles prouvant le contraire, même chose si vous m’enlever mes glucides, et que vous voulez m’asseoir sur une terrasse pour plus de deux heures. Un autre vous ramènera autant d’articles sur la bonne dose d’activités afin de garder la forme sans se mettre en danger. On vous avisera que les glucides font grossir, que la course abîme les articulations, que le sport est une affaire d’ego, qu’il faut profitez de la vie en relaxant.
C’est aussi difficile de ne pas tenter d’influencer les autres à faire du sport quand on y voit surtout les bénéfices. Mais vous savez? C’est très important d’échanger, de s’ouvrir, de poser des questions, d’essayer de se comprendre; c’est ça une société riche. À ce que je sache, personne n’est né athlète comme personne ne rêve d’être incapable de faire des activités sportives : parlons-nous, il se trouve peut-être là l’équilibre; dans le dialogue.
Stéphane Despatie