Cerveau paresseux ou économe ? Une vision énergétique de la motivation pour l’activité physique !
Pour être en mesure d’adopter un nouveau comportement santé comme la pratique de l’activité physique, il faut d’abord bien comprendre la façon dont la motivation fonctionne. Celle-ci implique la notion d’énergie, un concept clé à sa compréhension.
On peut comparer le cerveau à une forêt dans laquelle circule une grande quantité d’informations. Cette forêt contient déjà une multitude de sentiers, car, au fil du temps, plusieurs voies se sont creusées entre les arbres. Ces voies se sont créées grâce aux passages répétés de l’information : à force d’emprunter le même chemin, on finit par laisser une trace ! Ainsi, lorsque l’on veut créer un nouveau chemin dans la forêt, nous devons déplacer des plantes, contourner des arbres et repasser par le sentier le plus souvent possible pour maintenir le chemin fonctionnel.
Toutes ces actions nécessaires à la création d’un nouveau sentir demandent de l’énergie !
L’analogie demeure valide pour l’adoption d’un nouveau comportement santé telle que l’activité physique : il faut d’abord déplacer les anciens patterns, contourner par la suite les diverses barrières psychologiques et, enfin, reproduire le comportement désiré le plus souvent possible.
Pour se faire, il est préférable d’avoir un maximum d’énergie, puisque, sans surprise, le coût énergétique de l’activité physique est très important, et ce, autant sur le plan physique que psychologique.
Déplacer les anciens patterns potentiellement nocifs au profit de l’activité physique
Malheureusement, d’anciens patterns nocifs comme le fait d’écouter la télévision quatre heures par jour ne s’éliminent ni par magie, ni instantanément. La raison est fort simple : il s’agit de chemins déjà bien creusés dans les circuits du cerveau, et qui ont de faibles coûts énergétiques en raison de leur automatisme. L’objectif est donc de donner de moins en moins d’attention à ces comportements jusqu’à ce que les habitudes nuisibles diminuent en importance dans le cerveau. Néanmoins, il faut savoir choisir la bonne stratégie pour chasser certains patterns de nos habitudes de façon efficace. Si, par exemple, vous vous dîtes constamment qu’il est stupide de regarder la télévision quatre heures par jour, non seulement vous vous dévalorisez, mais vous donnez également de l’attention au comportement que vous souhaitez éliminer. Ainsi, l’astuce est de donner graduellement de plus en plus d’attention à une nouvelle habitude plus saine.
Contourner les barrières psychologiques comme la fatigue
Afin d’être en mesure d’adopter un nouveau comportement, une énergie mentale optimale est nécessaire, d’une part parce que vous êtes en processus d’apprentissage, et d’autre part parce que vous prenez de nouvelles décisions demandant un coût énergétique important à court terme. Mais ne vous inquiétez pas, les bénéfices énergétiques futurs sont beaucoup plus importants que les coûts à court terme. Le cerveau s’active de la même façon qu’une voiture : celle-ci a besoin de l’énergie électrique de la batterie pour démarrer, tandis que le cerveau a besoin d’énergie mentale.
Reprendre le chemin de l’activité physique le plus souvent possible
On estime que le temps pour qu’un nouveau comportement devienne une habitude varie de 2 à 8 mois. Une fois que le nouveau chemin dans le cerveau est bien pavé, l’activité physique devient dès lors moins coûteuse énergiquement et il est donc plus facile d’aller s’entraîner avec le temps. Par contre, d’autres phénomènes psychologiques peuvent nuire au maintien de ces nouvelles habitudes dans le quotidien. L’ennui peut devenir votre ennemi : une routine d’entraînement faite pendant trop longtemps peut devenir monotone pour votre cerveau.
La variation de certains éléments de l’activité devient donc importante à ce stade afin d’éviter l’ ennui. Changer de programme d’entrainement, changer de musique (« playlist ») ou changer d’activité sportive sont des exemples de modifications simples, mais efficaces qui peuvent maintenir votre cerveau stimulé et votre personne motivée.
article par:
Jean-Michel Pelletier | Psychologue clinique et sa collaboratrice Pascale Cécire